Ces petites bêtes qui font du bien

7 octobre 2016

Fondée en 1995, l’animalerie de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal suscite encore aujourd’hui la curiosité et l’émerveillement chez les patients, les employés et même chez les visiteurs.

Richard Lauzière, président à l’époque du Comité hospitalier des animaux thérapeutiques (CHAT), connaissait la problématique des animaux abandonnés par les patients hospitalisés. Pour résoudre cette situation regrettable, il avait démarré un service de gardiennage afin de permettre aux patients de demeurer en contact avec leurs animaux de compagnie le temps de leur séjour à l’institut.

Quand on y vient une fois, on y revient

Conçue au départ uniquement pour héberger les bêtes à poil ou à plumes de la clientèle hospitalisée à l’institut, l’animalerie permet désormais à quiconque d’aller rendre visite aux animaux durant ses heures d’ouverture. Au-delà des visites qu’on pourrait qualifier de récréatives, des professionnels de l’institut choisissent d’y accompagner leurs patients dans le cadre d’activités thérapeutiques.

Annie Gaudreau, ergothérapeute au Programme services spécifiques et spécialisés – Troubles psychotiques prolongés, se rend chaque semaine à l’animalerie accompagnée d’un de ses clients. 

« Ces visites permettent à mon client de s’activer, de développer plusieurs capacités nécessaires au retour à l’emploi et surtout, de retrouver son animal favori, le lapin Charlot. À travers les petites tâches dont il s’acquitte auprès de l’animal, je parviens à suivre son évolution fonctionnelle et sociale. Les progrès sont visibles. » 

L’aspect thérapeutique de la présence animale auprès de personnes aux prises avec un trouble de santé mentale est largement documenté dans la littérature scientifique. La Fondation de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal croit beaucoup aux bienfaits de cette initiative auprès des patients et est fière de soutenir les activités de l’animalerie.

Fait intéressant, l’institut est le seul établissement de santé montréalais à offrir à sa clientèle hospitalisée l’hébergement de leurs compagnons à quatre pattes. 

Les bénévoles : le coeur de l’animalerie

À lui seul, l’accueil chaleureux offert par l’équipe de bénévoles de l’animalerie vaut le détour. Depuis plus de 20 ans, ce sont eux qui tiennent le fort et qui reçoivent les visiteurs avec un tel sourire qui ne saurait cacher la passion qui les anime au quotidien.

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Lise Richard, bénévole à l’animalerie de l’institut

Chaque semaine, des dizaines de bénévoles dévoués se relaient pour prendre soin des animaux. Que ce soit pour entretenir les cages, nourrir les petites bêtes ou accueillir les dizaines de visiteurs, les bénévoles ne ménagent pas leurs efforts pour s’assurer que l’endroit demeure convivial et chaleureux.

Lise Richard, bénévole à l’animalerie depuis 8 ans, n’hésite pas à souligner l’importance d’une animalerie en milieu hospitalier. « Je vois des clients qui, à leur première visite, sont plutôt timides et discrets, mais qui, tranquillement, grâce au contact avec les animaux, en viennent qu’à s’ouvrir et à me raconter leurs anecdotes en lien avec des animaux qu’ils ont possédés. »

La bénévole raconte également l’histoire touchante de Muriel, cette cliente qui, depuis la fondation de l’animalerie, s’y rend systématiquement chaque semaine pour donner un coup de main aux bénévoles et se détendre en compagnie des animaux.

Selon Mme Richard, la clientèle de l’animalerie s’étend au-delà des personnes soignées à l’institut. « D’anciens patients de l’institut, aujourd’hui suivis en consultation externe, et qui ne peuvent avoir d’animaux domestiques chez eux, font régulièrement un détour à l’institut pour caresser leurs anciens compagnons. » Il en est de même pour plusieurs employés qui ne détestent pas s’y détendre durant leur pause de l’après-midi.

La faune de l’institut

L’animalerie représente un véritable écosystème en soi. Cochons d’Inde, hamsters, lapins et oiseaux exotiques y ont élu domicile au grand plaisir de la clientèle. Dans une salle adjacente, à l’abri des regards, quelques chats peuvent également être accueillis durant l’hospitalisation de leur maître.

Ninon Châtelain, technicienne en santé animale à l’institut, s’assure de la santé de tous ces petits pensionnaires en procédant régulièrement aux examens de base, aux suivis des dossiers et en référant les animaux malades chez le vétérinaire au besoin.

Qu’est-ce que la zoo animation?

Interrogée à ce sujet, Ninon Châtelain tient à préciser la différence entre la zoo animation et la thérapie assistée par animal (zoothérapie). « Les services de zoothérapie nécessitent l’intervention d’une personne qualifiée, qui a suivi la formation auprès de Zoothérapie Québec. Ici à l’institut, on favorise le contact avec les animaux à des fins de détente ou de loisirs. »

Selon des statistiques récentes fournies par le service de l’animalerie, plus d’une soixantaine de patients visitent l’endroit chaque mois.

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